en un instant, chavirer - 2025
quelque part au-dessus du silence – recréation 2023-2012
chorégraphie et interprétation : nicolas maloufi, bettina masson.
recréée avec nicolas maloufi, emily mézières.
musique : j.s. bach bwv711
durée : 56minutes
 

Que d’abord le rien soit un absolu, que le silence résonne. Qu’enfin je puisse comprendre et accompagner le devenir de ce rien. Que tout se suspende,
pour ressentir l’écartèlement des éléments en présence qui clament leur devenir. Je veux accumuler, me remplir, m’encombrer, m’accabler de ce laisser-être qui m’entoure, pour de ces émanations puiser l’essence. Se laisser pénétrer, se laisser nourrir par cette curiosité sensible. Combien il est agréable de se laisser enivrer.
Ce silence, le sentir me charger et atteindre cette frontière, parfois béance, entre
la sérénité et l’explosion.
Je veux me complaire dans ce statu quo. Attendre, encore attendre, toujours retarder au maximum ce moment précis où l’on décide, où l’on fait.
Se refuser de montrer. Sans cesse repasser par ce silence qui préexiste et que
l’on entend sous-jacent à toute tentative d’existence. Ne pas bouger sans être passé par cette inertie, cette cavité intérieure, ce vide qui gonfle jusqu’à ce
que s’engouffre, jusqu’à ce que soit aspirée en son sein l’immensité de la réalité.
Quelle meilleure nourriture pour enfin prétendre à s’émouvoir. Je ne peux que constater combien ce que je cherche, je ne le découvre qu’au moment de son occurrence. Comme une évidence qui s’inscrit en moi et rayonne. C’est avec cette passivité apparente, c’est en me laissant pénétrer par cet arôme, que j’aspire,
que je souhaite accéder plus encore, à capter, concevoir et mieux définir ce que
je cherche.
(un peu plus…)