en un instant, chavirer - 2025
les rois – 2013
conception et interprétation : nicolas maloufi
assisté de bettina masson
musique : h.purcell ; e.helvaciogly
durée : 30 minutes
 

Me diviser.
Je suis abondance, nous sommes multiples, je suis, clairsemé.
(nous sommes, je suis plus nombreux).
J’ai rompu avec ce qui pèse, j’ai supprimé, j’ai ôté.
Me diviser.
Par ce que j’ai cru en la vertu de cette partie, de ce bout de moi, puis de celle là aussi.
J’ai cru en la vertu de cette rupture pour donner puissance à ma partie ainsi qu’à l’autre, ma partie.
Elle s’est effacée pour observer.
De cette fêlure du manque.
Elle appelle la rupture et cherche l’illusion, l’évasion, l’horizon.
Rendre fou l’horizon.
Cette douce sape m’enivre.
Elle m’emporte dans cette béance où finalement je crois.
Rendre fou l’horizon même si je crois.
Même si je vois.
La percée, l’avancée, la cime, ça persiste.
Subsiste la distance du présent.
Rendre fou, risque fou, parions et avançons vers l’horizon.
Je me suis fendu en deux.
J’ai posé ma partie et l’autre, ma partie.
J’ai observé et j’ai vu l’indicible.
L’écouter parler, il me parle, là, maintenant, à présent. 
Il révèle l’absence.
Je me suis fendu en deux et j’ai palpé le centre.
Mon centre inhérent à ma partie, les deux.
J’ai intégré mon centre.
J’ai pleuré son absence…
Je sais que je ne peux que m’en réjouir.
Parce que l’abime qui crève devant moi m’a ému.
Il m’a surpris, m’a saisi, m’a tant plu.
J’aime cet abîme, j’y habite.  
Et ce qui s’affirme je le chéris.
J’y espère. Je m’y enfonce jusqu’au tréfonds.
Je savoure cette descente, cette matière.
J’éprouve cette densité et la sensation me charge, me remplit jusqu’à la lie.
La fureur m’envahit d’y gouter.
Savourer ce résidu d’une sécheresse inhospitalière.
Etre séduit tel candide.
L’utopie est meurtrière, elle sabre l’innocent.
L’écoulement est saignant.
Mais le salut est cette masse visqueuse.
Rouge devient noir et se lie à la tourbe.
Je me suis fendu en deux et ce qui s’écoule, ce centre absent, rouge et noir, j’y plonge les mains.
Ce présent distant m’est salutaire.
Ce fol horizon s’ouvre à moi et je crève de m’y perdre.
J’arpente farouchement à coup de sagaie.
Je ne peux m’égarer, on m’accompagne. L’autre est là.
Il s’immisce l’inconnu, puissant et velu.
Téméraire, irascible et violent.
Puisant la force dans la plainte craintive de cette vertu honnête.
Je suis toi, je suis moi et ce qui m’intéresse chez toi c’est moi.
J’investis cette quête avec la puissance du blanc.
Le bleu coule en moi, mon sang est pur.
Je ne puis être fautif et je délivre le coupable
Le ciel, le soleil, la lune et les étoiles
La clarté m’habite.
Et Je me suis assuré que les anges m’entourent.
C’est bien cela qui se passe…n’est ce pas.
« Vous toutes les vertus inconnus de la terre, jaillissez avec mes pleurs ».
Mes souhaits les plus chers se creusent en moi et accueille la saillie.
Ca déborde et tu ne peux attendre.
L’impatience te tari et tu fuis.
Pourquoi disparaitre, crois tu, veux tu m’échapper.
Ne peux-tu apprendre de ce que tu appréhendes ?
Suis-je assujetti, esclave, sujet ?
Est il louable de survivre, le suis-je, puis je le vivre.
Et si ce n’est cela, si je ne le vis pas, si je ne vis pas, la mort peut elle me suivre.
Peut elle s’en emparer des deux, de l’autre, ma partie.
« il n’y a pas le pire aussi longtemps que nous pouvons dire voici le pire. « 
Et si la vérité peut faire mourir, j’y suis et je m’en délecte.
Le charnel m’envahit et me guide vers l’horizon.
J’ai pensé les étendre, les deux, là devant moi.
La fente qui les rapproche provoque et fermente.
Ce qui n’était surgit comme une force violente.
Je ne puis, parce que j’y suis, immergé.
Totalement pleinement savoureusement. nous poursuivons.
Ca s’émane, se répand comme la peste.
Une sublime sigue, pas de blâme.
Je ne puis, j’en suis et m’en délecte.
La puissance m’envahit, le serein aussi.
Il me plait de savoir.
De les savoir là et de m’irriguer de m’impulser ce qui finalement est.
Depuis le lointain présent et qui m’a envahit.
L’incarné, intégré les deux, comme un écho.
Sans jamais vouloir, elle ne m’aura jamais quitté.
S’estompe l’influence, le doute l’aura fait.
sereinement elle est.
(un peu plus…)