en un instant, chavirer - 2025
en un instant, chavirer – 2025

 

concept et chorégraphie nicolas maloufi
distribution en cours
musique : nicolas tulliez harpe, nicolas saint-yves violoncelle, shigeko hata soprano sur un répertoire de franck zappa
durée : 70 minutes
 

Cette proposition m’est apparue sans volonté après ces derniers temps passés à imaginer comment reprendre, après cette pandémie, comment reconstruire, comment renouer avec ce qui était sans verser dans la restauration.Quel corps voulons nous construire en commun? Par quoi, par quels arrangements sommes nous affectés? Par qui, par quoi sommes nous affectés dans un contexte d’étouffement du réel? Et que souhaitons nous faire de ces affectations?
Comment voulons nous les transformer ? Espérer ne plus se sentir tant obligé, enfermé, contraint par ce que nous avons porté, malgré nous. Espérer un surgissement du nouveau au creux des quadrillages de la réalité sociale. Un étouffement du réel que nous subissons face à la complexité du monde, une impression d’incapacité nous saisit.
Et pour garder une appétence à construire, à vivre, à exister, nous avons de plus en plus besoin de fiction pour y projeter nos pulsions de vie.
Mon envie est de (ré)introduire du réel dans le cadre de la fiction et plus précisément celui de la représentation. Des effractions du réel qui viennent entrecouper la trame dramaturgique de la représentation. Des embrayages débrayages, […] dans une composition instantanée où se révèlent chair et mots […]
Est-ce une fiction qui se joue ? Ces effractions du réel sont-elles “réelles“ ? scénarisées ? Où se situe la frontière entre la fiction et la réalité, le virtuel et le réel ? Que suis-je en train de vivre, d’expérimenter ?
Un compossible s’incarne par la volonté du spectateur, de l’interprète dans la dynamique des liens. Jusqu’où permettre l’intervention du public ? […]
Je vis dans un monde complexe, un constat que nous partageons tous. Écarter l’incertain, clarifier, distinguer, hiérarchiser, éliminer dans une optique de compréhension de notre monde ne fait que mutiler la réalité. Face à cette peur de compréhension oeuvrant à la réduction des faits, je préfère me risquer à embrasser la complexité du monde. C’est ainsi vouloir refuser la facilité comme issue parce que nous pouvons et devons être capables de bien plus !
(un peu plus…)